Voici un texte que j'écrivais voilà quelques semaines tandis que j'assistais consternée, au défilé des parasites Grand voyageur de renom, qui empoisonnent l'air aseptisé des TGV Paris-Lyon. A l'occasion de la première Nuit Lente s'étant déroulée à Lyon le 9 juin 2007, je le lisais à nos amis présents.
Les costards-cravates déambulent comme autant de soldats plastifiés à la défense de l'idéologie du Grand Capital. Ils marchent au pas, mallette en main, brushing au crâne et au cœur. L'esprit au garde-à-vous !
Ils brandissent leurs titres de transport : leur droit d'être transportés.
Ils ont le droit, ils sont droits : ils ont payés.
Majorité silencieuse qui ne s'exprime qu'à coups de sonnerie de téléphone cellulaire.
Marketing-profit-affaires
Il approche à pas de loup, mais avec de gros sabots celui qui prétend remonter le pays ; celui qui soit disant redonnera la parole à ces « pauvres » oubliés silencieux. Il abattra le fléau de mai 68. (Mais à qui veut-il faire croire que l'esprit de mai 68 hante la politique ???) Il rétablira l'ordre et le mérite. « Il faut que les gens prennent conscience qu'ils doivent se remettre au travail! » Travaillez plus ! Vous gagnerez plus pour n'en pouvoir rien faire !
Contentez-vous de vous nourrir et d'avoir un toit insalubre : et continuez à travailler, dur, dur !
Jusqu'à épuisement.
Mais, ne nous remerciez pas !
Alors, les téléphones cellulaires pourront sonner de plus belle, les courbes du CAC40 monter, monter et crever le plafond, le patronat s'obésifier et les travailleurs anorexiques tendre à devenir translucides.
Non camarade, ami, frère !
NON, mille fois NON
car tu es en proie à ce cauchemar, tu ne le laisseras pas prendre forme complètement et lorsque le réveil retentira, tes bras, ton cœur et ton esprit se débattront et passeront à l'offensive.
Tu enverras valdinguer cette réalité grotesque. Ouvre ta bouche, crache tes douleurs, vomis cette bile qui pollue tes tripes à la gueule de tes oppresseurs.
Ce cauchemar tend à se réaliser chaque jour un peu davantage et nous ne voulons pas faire de notre humanité une abomination absurde.
Nous regardons notre frère de labeur, l'éclat endormi dans ses yeux répond au notre, cet échange, cette similitude nous donne du baume au cœur : il est seulement endormi.